Il est présenté officiellement comme un déplacement de la population arménienne — que le gouvernement accuse de collaborer avec l'ennemi russe — loin du front. En violation du traité signé précédemment avec la République socialiste fédérative soviétique de Russie, la cinquième armée ottomane traverse la frontière en mai 1918 et attaque Alexandropol (aujourd'hui Gyumri) d'où l'armée russe s'est retirée à la suite de la Révolution de 1917. Autre prélude au génocide des Arméniens, les massacres de Cilicie (ou d'Adana) débutent le mercredi de Pâques du 14 avril 1909 et se prolongent jusqu'au 27 avril 1909. D'autres auteurs et l'État arménien se basent sur les rapports des ambassadeurs allemands présents lors des événements, et estiment que le nombre de morts est d'1,5 million[1]. Histoire d'un génocide, Paris, Seuil, coll. Un rapport indique que dès février 1916, 1,5 million d'Arméniens avaient été décimés[14]. Gyumri, alors appelée Alexandropol, est investie par les armées de Mustafa Kemal le 7 novembre[111] ; la progression des Turcs est très rapide et la résistance arménienne quasi inexistante. D'autres pays ont refusé de considérer les massacres arméniens comme un génocide : c'est le cas du Royaume-Uni (le Pays de Galles, l'Écosse et l'Irlande du Nord ont reconnu le génocide arménien) et de l'État d'Israël, mais la plus haute autorité religieuse d’Israël, en la personne du grand rabbin, a reconnu le génocide arménien [207]. Des victoires plus modestes ont lieu à Abaran et à Karakilisa[109]. Elles ont été publiées dans la gazette officielle ottomane[2]. Les travaux de Justin McCarthy sont souvent cités par les défenseurs de la thèse turque ou par les négationnistes du caractère génocidaire des massacres. Par ailleurs, l'Association internationale des historiens spécialisés dans l'étude des génocides (International Association of Genocide Scholars), représentant la majorité des historiens européens et d'Amérique du Nord, a publié une lettre ouverte adressée au Premier ministre turc le 13 juin 2005 afin de lui rappeler que ce n'était pas seulement la communauté arménienne, mais des centaines d'historiens, de nationalités différentes, indépendants de tout gouvernement, qui avaient étudié et établi la réalité du génocide arménien : « Nier la réalité factuelle et morale du génocide arménien relève non pas de l'étude historique mais d'une propagande destinée à affranchir les coupables de leurs responsabilités, en accusant les victimes, et en effaçant la signification morale de leurs crimes[127]. Levon Marashlian, dans son étude (obtenant le nombre de 1,2 million), affirme que l'approche de McCarthy souffre d'une faille méthodologique fatale en basant toute sa méthode sur des archives imprécises. Ismail Enver accuse les Arméniens de la région de pactiser avec les Russes, causant la défaite à Sarikamish[28], ce qui est démenti par les observateurs sur place[26]. Pour parler de ces survivants, les Ottomans utilisaient une formule glaçante : « les restes de l’épée ». Elles seraient les résultats d'une commission formée par le ministre de l'intérieur Mustafa Arif. Finalement, les sources du patriarcat arménien donnent une population arménienne d'environ deux millions cent mille personnes à la veille de la Première Guerre mondiale[1],[2]. L'Arménie n'y est plus mentionnée. By mid-June 1915, the apostolic delegate in Constantinople, Msgr. De 500 000 à 750 000 morts assyriens représentant environ 70 % de la population de l’époque sont massacrés selon le même modus operandi sur la même période que le génocide arménien. Les estimations du nombre d'Arméniens morts entre 1914 et 1923 durant le génocide arménien sont sujets à controverse. Dans la diaspora, les commémorations le jour du 24 avril sont popularisées grâce à des actions contre la Turquie initiées par des mouvements comme l'Asala ; ainsi en 1981, la journée du 24 avril rassemble plus de 10 000 personnes en France[133]. La question de la reconnaissance du génocide arménien, peu évoquée durant une grande partie du XXe siècle, a été ravivée d'abord par l'apparition du terrorisme arménien durant les années 1970 (notamment par le CJGA et l'ASALA), puis à l'occasion de l'ouverture de négociations entre l'Union européenne et la Turquie en vue d'une adhésion éventuelle de celle-ci. Chiffres comparatifs -Génocide Khmer du Cambodge: 1,7 à 2 millions de morts (entre 1/4 et 1/5 de la population décimée) -Génocide arménien: 1,5 million de morts -Génocide juif: 6 millions de morts . Le bilan de ce massacre est estimé à environ deux cent mille morts, cent mille réfugiés, cinquante mille orphelins, quarante mille convertis de force, deux mille cinq cents villages dévastés, cinq cent soixante-huit églises détruites ou transformées en mosquées. Parmi ces fonctionnaires réfractaires, Hasan Mazhar Bey, gouverneur d'Ankara jusqu'en août 1915, dirigea par la suite la commission Mazhar aboutissant aux cours martiales turques de 1919-1920[53]. Bien que l'Autriche n'ait pas présenté beaucoup de statistiques et estimations, on peut en trouver quelques-unes. Chaque responsable local est chargé de rassembler ses administrés arméniens, puis les soldats et gendarmes ottomans escortent les convois jusqu'au désert dans des « marches de la mort » et procèdent eux-mêmes aux assassinats ou laissent libre cours à la violence de groupes de bandits armés majoritairement kurdes. Les estimations du nombre d'Arméniens morts entre 1914 et 1923 durant le génocide arméniensont sujets à controverse. La diaspora sera renforcée par de nombreuses vagues d'émigration successives (notamment depuis le Moyen-Orient et le Caucase) au gré des événements politiques des pays dans lesquels ils sont établis. No. En représailles, le 27 mai 1915, le gouvernement ottoman promulgue la loi Tehcir (loi provisoire de déportation) autorisant l'expulsion de la population arménienne hors de l'Empire ottoman, sous couvert de « déplacement de populations suspectes d'espionnage ou de trahison ». On argue qu’il y a eu des morts des deux côtés, sur fond de Première Guerre mondiale, et on minimise le nombre de victimes. Le gouvernement doit répondre aux préoccupations sur le nouveau code pénal ». D'un autre côté, ces estimations ne se basent absolument pas sur des archives, ce qui amène certains chercheurs à dire que de telles estimations pourraient très bien être très proches comme très éloignées du nombre véritable de victimes durant cette période. Le 18 novembre 1920, l'Arménie a perdu la guerre, un nouvel armistice est signé[111]. L'État turc et une « poignée d'historiens aux ordres » ont développé des études niant le génocide arménien[118]. Les convois de déportés — environ 870 000 personnes[42] — convergent vers Alep, en Syrie, où une Direction générale de l'installation des tribus et des déportés les répartit selon deux axes : au sud, vers la Syrie, le Liban et la Palestine — une partie survivra — ; à l'est, le long de l'Euphrate, où des camps de concentration, véritables mouroirs[49], sont improvisés. Le sociologue Adnan Celik relève au terme d'une enquête réalisée à Diyarbakır et dans ses environs qu'il « est frappant d’observer à quel point la mémoire des Kurdes à propos des lieux des massacres coïncidé avec le témoignage des Arméniens. À partir des archives allemandes et autrichiennes, Vahakn Dadrian évoque l'exemple du général Fritz Bronsart von Schellendorf, vice chef d'état major ottoman, qui signa des ordres de déportation dans lesquels il demande que de « sévères mesures » soient prises à l'encontre des bataillons de travail arméniens[64]. Organisées par le mouvement des Jeunes-Turcs arrivé au pouvoir en 1908, ces tueries font près de trente mille victimes, dont vingt mille dans le seul vilayet d'Adana[Note 5],[23]. Selon l'historien Michael Hesemann, la contre-productivité des actions du Vatican au moment du génocide des Arméniens est la cause de l'attitude du pape Pie XII lors de la Seconde Guerre mondiale. « si nul ne conteste aujourd'hui le caractère meurtrier des déplacements forcés ni les massacres qui les ont accompagnés, la controverse porte depuis 1919 sur le nombre de victimes (1 500 000 selon les Arméniens, 600 000 à 800 000 selon les [autorités] turques), sur la cause des déportations […], sur le partage des responsabilités […] », Cet événement est parallèle à la « révolution littéraire arménienne », arrivée au même moment dans laquelle les écrivains changent le style et le modernisent (dont. Environ 1,5 million d'Arméniens vivaient dans l'Empire, au moins 664 000 et peut-être jusqu'à 1,2 million de personnes ont péri durant le génocide. Une estimation du nombre de victimes est donnée par Talaat Pacha en personne dans son carnet personnel révélé en 2005, surnommé le « carnet noir ». Puis, on constate que les Arméniens et leur poids démographique deviennent un sérieux problème lors des négociations en 1878 du traité de San Stefano et du congrès de Berlin : en effet, la possible autonomie de l'Arménie est évoquée pour la première fois. La situation précédant le génocide permet en théorie de comprendre ce qui s'est passé et quelles en ont été les conséquences. Le mandat d'exécution des dispositions relatives à la République arménienne est confié aux États-Unis. En prenant en compte cette remarque, on obtient des chiffres encore plus élevés que ceux avancés par Arnold Toynbee. Ces dernières contiennent de nombreux documents sur les cours martiales ottomanes de 1919[182]. ». Cette position est dénoncée tant par les survivants que par la communauté des historiens en général. L'exécution la plus connue est celle de Talaat Pacha, le grand ordonnateur de l'extermination des Arméniens, d'une balle de revolver dans une rue berlinoise, le 15 mars 1921. Dans les années 1980, le génocide est au cœur du Barbe Bleue de Kurt Vonnegut. En effet, reconnaître le génocide arménien ouvrirait la voie à des demandes de dommages et intérêts auxquelles la Turquie ne veut pas céder[149],[150]. Ces sources ont été cependant largement utilisées. La cour martiale établit la volonté des unionistes d'éliminer physiquement les Arméniens en utilisant une organisation spéciale. Les Arméniens en France reçoivent le statut d’apatride avec mention « retour interdit » (qui deviendra « sans retour possible ») écrite sur les documents officiels[97] ; une partie sera logée dans des camps de réfugiés, notamment le camp Oddo. Les dix mille signatures sont atteintes deux jours plus tard[176]. En 2003, une circulaire du ministère de l'Éducation invite les enseignants à « dénoncer les prétentions des Arméniens ». Le génocide arménien Voir la version abrégée Le samedi 24 avril 1915, à Constantinople (note), capitale de l'empire ottoman, 600 notables arméniens sont assassinés sur ordre du gouvernement. Joe Biden devient le premier président américain à reconnaître le génocide arménien « Attention, ces Blancs-là, ils apportent le virus ! Près de cent mille manifestants descendent dans les rues d'Istanbul à l'occasion de ses funérailles, brandissant des pancartes proclamant « nous sommes tous des Arméniens »[172], une première en Turquie où le discours restait jusqu'alors fortement imprégné par la position officielle du gouvernement. Réponse d’Interroge à la question : Quel dictateur est responsable du plus grand nombre de morts dans un génocide et non pas durant une guerre ? Près de Sourmalou, les Arméniens, commandés par le général Dro, résistent mieux. Le consul austro-hongrois d'Adrianople, le Docteur Nadamlenzki, rapporta quant à lui que l'ensemble des 1,5 million de la population arménienne de l'Empire aurait été déportée[20], mais cette thèse n'est largement pas admise par la communauté scientifique. L'argumentation en faveur d'une non-reconnaissance de la qualification de génocide repose essentiellement sur trois axes : une contestation de l'ampleur du nombre de victimes, la remise en cause d'une préméditation de la part du gouvernement Jeune-Turc, le retournement de la culpabilité (les Arméniens sont responsables de ce qui leur est arrivé)[162]. », « La Turquie et l'Arménie, ainsi que les hautes parties contractantes, conviennent de soumettre à l'arbitrage du président des États-Unis d'Amérique, la détermination de la frontière entre la Turquie et l'Arménie, dans les vilayets d'Erzeroum, Trébizonde, Van et Bitlis, et d'accepter sa décision, ainsi que toutes les dispositions qu'il pourra prescrire relativement à l'accès de tout territoire ottoman adjacent.