Mais en dehors de ces différences dans les distinctions entre disciplines et domaines de pensée entre les époques anciennes et l'époque contemporaine, les mythologies ont toujours fait l'objet d'utilisations et de réappropriations conscientes dans divers domaines et à des fins très variables. La mythologie est aussi fréquemment utilisée par les ouvrages d'ésotérisme et par les doctrines élaborées par les sectes, qui l'utilisent dans le cadre de raisonnements pseudo-scientifiques. L'une des théorisations les plus influentes de ce concept est le positivisme d'Auguste Comte, avec sa loi des trois états. Très tôt, les artistes, à commencer par les poètes, n'ont pas hésité à se réapproprier les mythes pour proposer leur propre vision de la mythologie dont ils avaient hérité. : +33 3 83 96 21 76 - Fax : +33 3 83 97 24 56 Il y élabore une théorie cyclique de l'Histoire, selon laquelle toute civilisation s'élabore au fil de trois âges : divin, héroïque, humain, avant de retourner à la barbarie dont elle est issue. Après les travaux de Lévi-Strauss, le structuralisme a donné lieu à toutes sortes d'études, notamment, dans le domaine de la mythologie grecque, aux travaux des chercheurs du centre Louis Gernet, à l'EHESS, initiés par Jean-Pierre Vernant et impliquant des chercheurs tels que Pierre Vidal-Naquet, Marcel Detienne ou Françoise Frontisi-Ducroux. Cet ethnocentrisme se développe dans le contexte de la colonisation et de l'idéologie colonialiste, et conduit parfois ces chercheurs jusqu'au racisme scientifique. Effort de définition. un titan, race de divinités primitives qui régnaient sur le monde avant les dieux de l’Olympe. Le terme de mythologie peut être employé soit a posteriori par les commentateurs pour qualifier certains aspects de l'œuvre d'un artiste (on pourra parler, par exemple, de la « mythologie nervalienne »), soit par l'artiste lui-même, de manière délibérée : ainsi, certains artistes contemporains disent élaborer des mythologies individuelles, par exemple Christian Boltanski, qui donne ce titre à une section d'une de ses expositions en 1972. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Texte intégral, sans publicité ni brimborions. J. R. R. Tolkien, par exemple, ambitionnait de créer une « mythologie pour l'Angleterre » en élaborant la Terre du Milieu[43]. », Voir par exemple, dans le domaine gréco-romain, le livre de, À propos de la Grèce antique, Jean-Pierre Vernant articule ainsi mythe et mythologie : « De ces recueils de récits, juxtaposés ou plus ou moins coordonnés à la diligence des mythographes, il faut distinguer ce qui, dans le cas grec, constitue, non plus des mythes, mais une mythologie, c'est-à-dire un ensemble narratif unifié qui représente, par l'étendue de son champ et par sa cohérence interne, un système de pensée original, aussi complexe et rigoureux à sa façon que peut l'être, dans un registre différent, la construction d'un philosophe » (, Distinction utilisée par Françoise Frontisi-Ducroux dans son étude du personnage de Dédale en Grèce ancienne (, C'est ainsi que la présentent l'historien, « Homère et Hésiode ont attribué aux dieux tout ce qui chez les mortels provoque opprobre et honte : vols, adultères et tromperies réciproques. Inversement, certaines œuvres qui, au départ, étaient de pures inventions littéraires conçues sur le modèle des mythes, se sont si bien intégrées à l'imaginaire collectif qu'elles sont presque considérées comme des mythologies à part entière de nos jours (ainsi la matière de Bretagne médiévale, et en particulier le cycle arthurien, sont, au départ, une création littéraire développée par un nombre croissant d'auteurs, mais constituent à présent la légende arthurienne). Les mythes donnent alors lieu à des interprétations historiques, qui cherchent à reconstituer des événements réels à partir des récits mythiques, en en supprimant les éléments merveilleux, jugés invraisemblables et expliqués par la divinisation des personnages ou par des déformations du souvenir de l'événement au fil du temps. Ce glissement de sens s'opère sous l'influence des philosophes présocratiques tels que Xénophane de Colophon, qui s'insurgent contre les propos tenus par des poètes comme Homère et Hésiode au sujet des dieux et contre les faiblesses trop humaines qu'ils leur prêtent[23]. Robert Graves suppose que les premières cultures étaient matriarcales et fait remonter de nombreux mythes et rites au culte d'une déesse-mère. Au début de la période hellénistique, le mythographe Évhémère donne naissance à l'évhémérisme, un courant de pensée qui part du principe que les dieux étaient au départ des personnages réels, qui ont été divinisés après leur mort. ... Récit mythologique: Récit explicatif transmis au départ par la tradition orale et qui fonde une pratique sociale. Mais ce n'est qu'au XIXe siècle que les études mythologiques se constituent en une discipline à prétention scientifique, dans le contexte du développement des sciences sociales, en particulier de l'anthropologie. Un troisième reproche consiste à refuser de réduire les mythes à de simple trames de récits détachées de tout contexte d'énonciation[42]. La différence est donc très nette entre ces fictions à ambition mythologique et les mythologies dont elles s'inspirent, puisque ces mythologies contemporaines sont, au moins au départ, l'œuvre de créateurs qui réalisent un travail conscient sur les mythes et utilisent les acquis des études mythologiques pour produire de nouvelles fictions ambitionnant d'égaler leurs modèles au moyen d'univers toujours plus vastes et d'histoires toujours plus nombreuses. Dans cet esprit, les mythes sont représentatifs d'un état ancien et dépassé de la pensée humaine, qui aurait fait place à une pensée rationnelle. Le fond original de toutes ces fictions est dans la cosmogonie des Perses et dans le récit mythologique des combats de leur dieu, principe de bien et de lumière, contre le chef du mal et des ténebres. Ainsi, la mythologie gréco-romaine, bien que méprisée et ramenée au statut de recueil disparate d'histoires absurdes, continue à être transmise après que le christianisme a supplanté le paganisme dans l'empire romain. La mythologie (du grec μυθολογία / muthología, de μῦθος / mûthos, « parole », et λόγος / lógos, « discours ») est soit un ensemble de mythes liés à une civilisation, une religion ou un thème particulier, soit l'étude de ces mythes. Dans l'art contemporain, la notion de mythologie personnelle est très liée à celles d'autobiographie et d'autofiction en littérature, et, dans les arts visuels, à celles d'autoportrait ou de photobiographie. Dans le domaine culturel, outre les emplois de la notion de mythe pour qualifier des personnages de fiction devenus particulièrement populaires (voyez à Mythe), on en est venu à parler de mythologies pour désigner des univers de fiction particulièrement riches et développés qui prennent les mythologies pour modèle et ambitionnent d'en créer artificiellement de nouvelles. La dernière modification de cette page a été faite le 9 mars 2021 à 12:22. Aujourd'hui, nous parlons couramment de « mythologies » pour désigner les récits religieux des peuples anciens ou exotiques, éloignés dans le temps ou dans l'espace. Des phrases simples comme « le soleil se lève » ou « le temps dévore les jours qui passent », en sanscrit, auraient ainsi donné naissance aux mythes de Zeus et de Chronos[36]. Définition de mythologique adj. Études de psychologie historique de Jean-Pierre Vernant (1965) contribuent à renouveler profondément l'approche de la mythologie grecque en l'abordant sous l'angle des systèmes de pensée et en combinant les apports de l'histoire, de l'anthropologie, de la psychologie et de la linguistique. Au XIXe siècle, les mythologues étaient souvent philologues de formation. Au XVIIe siècle, Spinoza dut publier le Traité théologico-politique sans nom d'auteur, de crainte des poursuites que son interprétation des Écritures aurait pu lui attirer. Dans son sens étymologique, l'adjectif muthologos qualifiait, en grec ancien, une personne qui inventait des récits fabuleux[21] (le mot muthos ayant alors la connotation négative de « récits mensongers »). Il a donc constitué un outil de création pour les fictions ambitionnant de devenir des mythes contemporains. C. Estin et H. Laporte, dans Le livre de la mythologie grecque et romaine (2004), en donnent la définition suivante : « le mythe est un récit imaginaire qui met en scène des éléments de la nature ou des créatures surnaturelles ». L'analyse structurale en mythologie est lancée en particulier par l'article de Claude Lévi-Strauss « La Structure des mythes » publié en anglais en 1955 puis repris en français sous ce titre dans son ouvrage Anthropologie structurale en 1958. Dans les années 1890-1900, Sigmund Freud fonde la psychanalyse, dont il explore, à la fin de sa carrière, les développements possibles en anthropologie et en histoire des religions. Cette théorie s'inscrit dans la lignée des réflexions sur l'imaginaire et ont influencé les travaux de Gaston Bachelard et de Gilbert Durand dans ce domaine. Histoire fabuleuse des dieux, des demi-dieux, des héros de l'Antiquité païenne. Statue à Ubud, sur l'île de Bali, représentant Arjuna, un des héros du Mahâbhârata. mythologiques synonymes, mythologiques antonymes. Le Minotaure, qui s'appelait Astérios, était un homme à tête de taureau que Pasiphaé, épouse de Minos, roi de Crète, avait engendré du taureau blanc de Crète. Sur ce sujet, cf. L'anthropologue Claude Lévi-Strauss, appliquant sa méthode structurale à l'analyse des mythes, a développé dans les années 1960 une approche originale pour l'époque, d'inspiration holiste et cognitiviste. À une échelle plus large, les interprétations historiques des mythes étaient souvent lourdes d'enjeux politiques. En effet, à partir du VIe siècle av. Etude mythologique. 1. mythologique dans sa définition du symbole. les œuvres artistiques qui y puisent leurs sujets, pour en offrir des restitutions ou des réécritures (aussi bien en littérature que dans les arts visuels et plastiques, peinture, sculpture, céramique, mais aussi musique, danse, et plus récemment cinéma, bande dessinée, télévision et jeux) ; les références, allusions ou récupérations dans des domaines non artistiques (ouvrages et discours politiques, techniques, médicaux, etc.) Le poète et romancier Robert Graves, qui a été profondément influencé par l'étude de James George Frazer Le Rameau d'or, considère que les mythes sont créés par les nombreux besoins culturels[réf. Le récit reprend la structure générale des aventures mythologiques ... Les textes de la mythologie sont adaptés à cette définition. La notion de mythologie fait partie d'un vaste ensemble de termes que le langage courant utilise souvent de façon interchangeable, mais qui ne sont pas synonymes. Informations sur mythologiques dans le dictionnaire gratuit en ligne … Dans cette approche, le mythe a une fonction non pas étiologique (il n'a pas de version originale) mais symbolique : il constitue pour la société qui le produit une ossature indispensable à sa cohésion face à l'ensemble des éléments de son environnement qu'elle n'est pas à même d'expliquer (la mort, la violence, les conflits, le cosmos, etc.). Les mythologies sont un véritable vivier pour les arts. Dans le Lysis, Ctésippe se moque des récits inventés par Hippothalès en l'honneur de Démocratès, récits évoquant Héraclès et Zeus, et qui ne sont selon lui que des « histoires comme en racontent les vieilles femmes »[25]. Le sens donné à ces termes, tout particulièrement au mot mythe, varie considérablement selon que l'on parle de leur usage dans le langage courant ou du sens qu'ils revêtent en tant que notions chez les différents auteurs qui se sont consacrés aux études mythologiques. traduction anecdote dans le dictionnaire Français - Français de Reverso, voir aussi 'anecdotier',anecdotière',anecdotique',anecdotiser', conjugaison, expressions idiomatiques L'étude du sanscrit, la langue ancienne de l'Inde alors colonisée par la France et l'Angleterre, connaît en Allemagne un succès sans commune mesure en Europe[34] : le sanscrit est alors considéré comme la langue la plus ancienne du monde, la plus précieuse pour l'étude de la famille des langues indo-européennes et la plus susceptible d'apporter une réponse au problème de l'origine des langues. Le dieu égyptien Osiris sur un mur de la tombe TT3 de Deir el-Médineh. Charge à vous de faire votre choix dans ces propositions, de les aménager… en fonction du projet quevous souhaitez mener et des textes que vous avez déjà pu étudier. qui, tout comme les évocations artistiques, ont parfois une grande influence sur l'évolution des mythologies, en préservant certains mythes au détriment d'autres, en les transformant, en inventant de nouvelles variantes, etc. La psychanalyse se constitue malgré tout en une nouvelle approche possible des mythes, qui donne lieu à plusieurs développements distincts. Paris Zeus Le mont Olympe La Grèce un prénom un pays une ville une montagne Exercice n°5 : Réécris les mots dans le tableau, en fonction de leur classe Les distinctions qui suivent ne peuvent donc être qu'indicatives, mais elles permettent tout de même de distinguer les notions employées par les sciences humaines (mythologie, mythe, folklore) des termes qui correspondent souvent à des genres littéraires (conte, fable, épopée) ou des notions littéraires (fiction). Le mot mythe vient du latin mythus, qui signifie récit, fable. En effet, la notion de mythe relève de nos jours de la fiction, ce qui remet en cause la vérité à laquelle prétendent les récits sacrés des religions actuelles. Les commentateurs s'accordent cependant à dire que ces mythes ne sont pas de véritables mythes préexistants qu'il se serait contenté de raconter ou de modifier (par exemple, on ne trouve aucune allusion à l'Atlantide avant Platon), mais des inventions de Platon, des fictions littéraires[27]. Au Moyen Âge et à la Renaissance, et jusqu'aux époques modernes et contemporaines, les différentes mythologies n'ont jamais cessé, dans toutes les parties du monde, de susciter d'innombrables reprises, réécritures et réinventions de la part des artistes (voyez par exemple Peinture mythologique). C'est la raison pour laquelle après l'étymologie, on trouve une série de sens qui teste une évolution de la signification du terme tout au long des âges. En France, après la création de la sociologie par Auguste Comte, la seconde moitié du XIXe siècle voit le développement de l'anthropologie : les œuvres d'Émile Durkheim puis de l'ethnologue Marcel Mauss, qui travaillent sur la notion de fait social et de fait social total, et qui s'intéressent notamment à la place de la religion et de la magie dans les sociétés, contribuent à redéfinir le cadre théorique dans lequel s'inscrivent les études mythologiques. J.-C., le mot muthos (« récit ») se trouve progressivement dévalorisé par rapport au mot logos, qui en était à l'origine le synonyme : logos se trouve associé davantage au récit véridique et rationnel, tandis que muthos prend une connotation péjorative et prend le sens de « racontar, récit mensonger ». et historique (pour les Anciens, des personnages tels que Thésée ou Héraclès avaient réellement existé au même titre que plus tard Solon ou Périclès), mais aussi sur l'histoire des sciences (elle proposait des explications sur l'apparition des sciences et des techniques, attribuées à tel dieu ou à tel héros). L'étude des mythes au XIXe siècle est sous-tendue par les convictions des mythologues concernant la notion de progrès de la pensée humaine au fil du temps. Cette approche a été critiquée par plusieurs mythologues, dont Claude Lévi-Strauss[37], qui en relève notamment le caractère tautologique (Freud ne retrouvant dans le mythe que ce qu'il y a mis lui-même), et Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet[38], qui en dénoncent les erreurs et l'anachronisme. Depuis le XIXe siècle au moins, un mythologue est un chercheur spécialisé dans les études mythologiques. De manière mythologique; d'un point de vue mythologique. En Grèce, par exemple, la mythologie avait à la fois une valeur religieuse (elle parlait des dieux et de leur culte) et culturelle, en renseignant sur des questions d'ordre philosophique (la création du monde, l'apparition des hommes et des femmes, l'amour, la mort, etc.) Max Müller analyse la mythologie en général comme une maladie du langage : selon lui, c'est une mauvaise compréhension de certains énoncés qui donne naissance à des récits fabuleux. Ces fictions à ambition mythologique se caractérisent par le fait qu'elles s'inspirent, de manière plus ou moins directe et plus ou moins explicite, des mythologies « premières », via la reprise, le réagencement et la transformation d'éléments qui leur sont empruntés (personnages, peuples et créatures merveilleux, et parfois même intrigues entières, mais aussi parfois, plus indirectement, des thèmes et des questionnements sur les origines du monde). La Mythologie de l'érudit vénitien Natalis Comes, publiée en 1551, a recours, comme Boccace, à une approche philosophique. Nous proposons, au contraire, de définir chaque mythe par l'ensemble de toutes ses versions. Mais les mythologies ont aussi constitué de tout temps un enjeu politique crucial. L'intérêt persistant pour la mythologie chez les créateurs de fictions contemporains a donné lieu à la création de fictions qui se fondaient non pas seulement, de manière directe, sur les mythologies anciennes ou exotiques, mais aussi, de manière indirecte, sur les études auxquelles avaient donné lieu ces mythologies. Par exemple, la wicca, principale représentante de la mouvance du néopaganisme, se réfère à une Grande Déesse fortement inspirée par les études mythologiques du XIXe siècle et par les écrits de mythologues comme Robert Graves sur la supposée existence d'un culte préhistorique universel de la déesse-mère. Dans ce contexte, la mythologie grecque représente un paradoxe, voire un « scandale » : comment expliquer en effet la coexistence, chez les anciens Grecs, d'une civilisation scientifiquement brillante et le fait que, selon le mot de Max Müller, « les Grecs attribuent à leurs dieux des choses qui feraient frissonner le plus sauvage des Peaux-Rouges[32] » ? Certaines fictions vont jusqu'à tenter de créer leurs propres mystères en se faisant passer pour vraies ou pour fondées sur des événements réels : il s'agit alors d'un emploi du canular au service de la fiction. Pascale Rabault-Feuerhahn, Chapitre « Esquisse d'une histoire de l'exégèse mythologique », consistant lui-même en la traduction remaniée d'une conférence faite en anglais à Cambridge en août 1911 et publiée dans la, « La méthode nous débarrasse donc d'une difficulté qui a constitué jusqu'à présent un des principaux obstacles au progrès des études mythologiques, à savoir la recherche de la version authentique ou primitive. Monolithe dit « Pierre du Soleil » relatant la cosmogonie aztèque (v. 1479, Musée national d'anthropologie, Mexico). Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIème siècle. J.-C., le développement du christianisme entraîne une lutte entre les chrétiens et les partisans du paganisme. Selon Campbell, l'ensemble des mythes peuvent se ramener à un schéma narratif unique, celui du voyage du héros. © 2012 - CNRTL 44, avenue de la Libération BP 30687 54063 Nancy Cedex - France Tél. Au XXe siècle, le structuralisme adopte une approche entièrement différente en renonçant à chercher une signification univoque cachée derrière les mythes et en étudiant plutôt la façon dont les différentes versions d'un même récit peuvent s'articuler entre elles, selon des rapports dits de transformation, c'est-à-dire de permutations entre éléments et relations au sein du mythe. Grâce aux nouvelles approches développées par le structuralisme et par l'anthropologie historique, les études mythologiques ne se limitent plus à une approche herméneutique des mythes et s'enrichissent beaucoup en se rapprochant de plus en plus de l'anthropologie (ce dont témoignent les travaux récents de chercheurs tels que Claude Calame ou Florence Dupont, très influencés par l'approche anthropologique). Parler de mythologie à propos des religions contemporaines, par exemple de mythologie biblique, a pu être considéré par certains croyants comme une offense envers leur foi, voire une manifestation d'intolérance. C'est dans cet esprit que les philologues et les antiquisants rassemblent des quantités de documentation parfois considérables dans le but de reconstituer la formation progressive des cultes et des mythes qui leur sont attachés. Mais d'autres sont présentés explicitement comme des mythes qui sont supposés se fonder sur des faits réels, par exemple le mythe de l'androgynie raconté par Aristophane dans Le banquet, le mythe d'Er à la fin de La République, ou encore le fameux mythe de l'Atlantide dans le Timée et le Critias. L'approche structurale des mythes n'est cependant pas dépourvue de présupposés. Dès l'Antiquité, avec les philosophes présocratiques, et aussi dès l'apparition de l'alchimie en Occident, représentée entre autres par Zosime, Pseudo-Démocrite et Olympiodore[7], les mythes sont commentés en un sens philosophique, hermétique ou alchimique[8].